Embarquement imminent 

1960-1970

A bien des égards, la France des années 1960-1970 peut faire envie.

Qui n’a jamais voulu se plonger dans ces années marquées par l’essor économique et la route inexorable vers la modernité. 

Ces années ont vu se lever des icônes encore présentes aujourd’hui dans notre imaginaire collectif telles que Bardot, Gainsbourg ou encore Belmondo. 

Elles ont vu la course effrénée vers la soif de liberté à bord de voitures, d’avions et de trains toujours plus rapides. 

Elles ont vu l’essor d’une création artistique toujours plus décriée certes mais toujours plus prolifique. 

Ces années ont aussi connu des phénomènes sociaux aujourd’hui disparus tels que les courses au Prisunic, les pulls qui grattent en acrylique ou l’explosion du tout plastique. 

Les années 1960 et 1970 marquent l’arrivée de la couleur à la télévision mais aussi dans la vie. Après des décennies en noir et blanc la France donne de la couleur et de la vie à son quotidien. 

Les vêtements autrefois sombres prennent des couleurs fantasques, les coupes bougent avec l’apparition de la patte d’éléphant et les cols de chemise prennent leur forme de pelle à tarte. Les lignes rigoureuses et parfois austères du mobilier laissent la place aux formes flottantes et le bois tend à disparaître au profit du métal et du plastique. La vie prend des couleurs orange et brune et le psychédélisme tranche avec la rigueur des décennies précédentes.

Les années 70 sont enfin marquées par les deux chocs pétroliers

Les années 70 sont enfin marquées par les deux chocs pétroliers qui sonnent le glas des Trente Glorieuses et de l’insouciance qui marquait la France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La jeunesse se révolte petit à petit contre la guerre au Vietnam et manifeste dans la rue à l’occasion des révoltes estudiantines de Mai 1968. 

Malgré cet élan de liberté au cœur de la Guerre froide, la jeunesse se doit de remplir ses obligations civiques et les jeunes hommes, comme leurs pères et leurs grand-pères avant eux, se retrouvent à servir sous les drapeaux pendant un à deux ans à l’occasion de leur service militaire.

Certains rejoignent les rangs de l’Armée de Terre et servent dans l'Infanterie ou dans la Cavalerie,

d’autres s’engagent dans l’Armée de l’Air et deviennent mécaniciens ou même pilotes. D’autres enfin signent pour la Marine Nationale et deviennent matelots, maîtres ou quartier-maîtres. 

Et c’est précisément sur la Marine Nationale que nous allons nous pencher. Certes, celle-ci n’a peut-être pas la gloire de certaines unités de l’Armée de Terre ou le panache des pilotes de l’Armée de l’Air mais elle présente l’avantage, outre ses propres exploits militaires, de posséder l’uniforme le plus seyant de l’ensemble des forces armées.

Il suffit de regarder encore aujourd’hui la beauté des uniformes de ses officiers, vêtus d’une veste marine croisée à boutons dorées et casquette vissée sur la tête. Il suffit également d’observer le nombre de ses pièces qui sont aujourd’hui portées par tous. Du caban au pull ou à la marinière, tout le monde a dans son placard une de ces pièces mythiques connues pour leur praticité, leur robustesse et surtout leur élégance.